Qui est l'exemple?

Entrons dans le vif du sujet...

Je suis en direct de l'Alsace, en vacances chez mon frère, assise sur mon lit dans ma chambre à temps partiel.

Lit que j'affectionne tout particulièrement. C'est le lit de la liberté, la tête dans les étoiles... Les nuages... Ailleurs qu'à Brest en tous cas...

J'ai beau aimer ma ville, et la vie que j'y mène (d'une manière générale bien sûr...), il me faut m'en échapper assez régulièrement. Pour mieux l'apprécier... Surement.

Besoin vital...

Il arrive des moments, où faute de départ, je pourrais mettre la ville à feu et à sang... Ras le bol persistant... Excédant... Meurtrier! Grrrrrrr

Ces moments où je veux tout faire péter. La ville... Les gens... Moi...

Car le problème n'est pas la ville, mais le point où j'en suis dans ma vie. Dans des situations inconfortables, d'où je ne peux m'extriquer faute de dégats massifs. Alors, je m'en vais, retrouver mon frère, ma belle-soeur et les enfants...

Moments sereins... Heureux... Loin d'être reposant... Mais tellement agréables!!!!

En effet, ces 3 petits monstres sont les amours de ma vie... Ils sont apparus à différentes étapes, étapes heureuses... Magiques... Où aucunes ombres ne venaient noircir le tableau. Ces 3 petits êtres que j'ai cajolés, calinés, aimés bien avant qu'ils naissent. Que j'ai attendu et imaginés... Petits bouts de perfection, que j'admire et vois évoluer à distance. Cette déchirure chaque fois que je dois les quitter... Cet élan d'Amour quand je les vois avec mon frère attendre sur le quai... Ce soulagement d'enfin tous les retrouver, l'espace d'une semaine. Profiter, profiter, profiter... Jusqu'à saturation journalière. Car il faut l'avouer, ce sont des enfants. Et les enfants font du bruit, crient, rient, pleurent, et vous sollicitent sans interruptions... Jusqu'à vous rendrent fou! Je m'étonne toujours du nombres d'émotions différentes qui peuvent les envahir dans une journée; passant du rire aux larmes en une fraction de seconde. Toute cette naïveté et fragilité qu'on tente de protéger. Cette spontanéïté déroutante et attachante...

Nous avons été comme cela, nous avons tendance à l'oublier...

Il y a peu (euhhhh 21 ans :$), moi aussi j'avais 5 ans. Je cassais les oreilles de mes parents, parlant et rigolant sans arrêt. Insouciante, naturelle, et pleinement heureuse...

Moi aussi, je les regardais avec admiration, espérant devenir grande. Oui grande, je voulais me maquiller, mettre des talons, trouver le prince charmant, me marier et avoir des enfants... La vie parfaite... La vie qu'on fait fantasmer aux petites filles... La vie de cette putain de Barbie... Ce morceau de plastique si parfait... Grande, élancée, parfaitement entretenue, et affichant un grand sourire de façade... Ce jouet que l'on met entre les mains de toutes les petites filles, qui, l'espace de quelques heures ont une vie d'adulte... Le rêve de tout enfant...

Bizarement, on ne fantasme jamais Barbie seule... Indépendante et heureuse...

Peut- être parce que, si comme moi, elle avait 26 ans et un passé amoureux catastrophique, elle n'aurait pas cette tête tous les jours... On créerait une Barbie déprimée... Cela serait une idée... Une poupée qui change d'humeur au fil des heures... des jours... Parce qu'avouons- le... J'ai toujours une âme d'enfant... Tout comme eux, je suis victime de mes crises lunatiques journalières...Ou peut- être est ce un des maux des femmes modernes... Où des femmes tout court...

Parce que loin des rêves de petite fille, la vie de femme n'a rien de facile... Et pour être mariée et avoir des enfants, il faut trouver un prince...

En avez- vous déjà rencontré un au coin de la rue?

Moi non, des crapauds, des crapauds et encore des crapauds... Chimères de princes...

Douces illusions... Quelques mois plus tard, macabre révélation...

J'en suis toujours arrivée là en tous cas... Ah là là, quelles différences entre le mirage et la réalité!

A l'âge adulte, on court, on court, on court...

Après quoi? Après l'argent évidemment... Après l'Amour aussi... Un monde où on essaye d'avoir du temps pour prendre notre temps... Ces mêmes moments rares, où finalement il faut faire le ménage, les courses, payer les factures, régler les papiers administratifs et s'accabler...

Oui s'accabler. S'accabler de souhaiter des choses... Choses pour lesquelles on est façonnés... Objectifs à atteindre... Situation sociale dans les codes à acquérir... Douce utopie que l'on nous a inculqué enfant...

La vérité? C'est que la vie d'aujourd'hui ne permet pas la perfection sociale... Il faut choisir, le privé ou le travail... On ne peut pas avoir tout... Moi, j'ai aucun des deux...

En effet, j'ai 26 ans, je ne suis pas mariée, je n'ai pas d'enfants non plus...

Depuis des années, je ne sais même plus vraiment si je souhaite en avoir; la grossesse me faisant bien trop peur et l'espoir de passer une vie entière avec l'Homme de ma vie s'est depuis bien longtemps éteind...

Pourtant, je l'ai trouvé... Après des années de tumultes amoureux... Bien trop tard pour pouvoir profiter de ma relation actuelle sereinement. Car aussi parfait qu'il soit, c'est un homme... Espèce qui, au fil du temps n'a fait que me décevoir...

Lui aussi je l'ai fantasmé, imaginé et aimé bien avant qu'il n'apparaisse dans ma vie... Chamboulant tout... Au plus profond de mon äme... De mon coeur...

Il a pri son temps pour arriver...

Je lui en voudrais presque pour cela...

Le maudisant de ne pas m'avoir sauvée...

Le plaignant de devoir à présent subir ce qu'ils ont fait de moi...

D'avoir à supporter et regarder en face mes différentes névroses...

De subir mes crises... Et devoir se confronter à mes yeux qui s'endurcissent... Noirs... Haineux...

Ces lueurs sombres qui passent... S'enfuient... Qui se sont infiltrées pour ne plus jamais me quitter...

Lui, cet homme qui me ressemble et est pourtant tellement différent...

Que j'aime et qui par moment m'excède au plus haut point...

Celui qui me manque... Il est 2h11, et je veux me glisser dans ses bras... Simplement sentir son corps réchauffer mon coeur... Ne plus penser à rien... Sauf à lui... A moi... A nous... A nos moments dans notre bulle...

Seuls au monde...

Ces petits moments de répits à mes souffrances qui s'effacent avec lui... Lorsqu'il est près de moi... Qu'il me regarde avec ses yeux sombres...  Ce regard dans lequel je me sens belle... Bien plus belle que le reflet que j'aperois...

Son visage qui s'illumine en ma présence... Me rendant heureuse, apaisée et rassurée...

Sentiments inscris aux abonnés absents depuis bien trop longtemps...

Que je redécouvre et apprivoise tant bien que mal...

Tellement déroutant, inattendu et jamais ressentis depuis l'enfance... Douce enfance...

Ce soir encore, j'aurais voulu me ressourcer près de lui, mais nous sommes séparés par 1000 km...

Putain de distance...

Me ressourcer pour demain ressembler à Barbie...

Réveil matinal... Humeur morose... (comme à chaque réveil)

Pourtant, moi aussi je vais devoir sourire...

Donner l'illusion que la vie est belle... Facile...

Toujours les protéger... Même si pour cela, il faut faire abstraction de certains détails... Tout en disant la vérité...

Une vérité simplifiée... Bien plus belle... Belle utopie...

Et être une moi différente... Chimère de perfection... Quelques "détails" aussi en moins... Etre un exemple...

La vie qu'ils connaissent est un brouillon... La femme qu'ils admirent aussi...

Mais que faudrait- il leur dire? Que leur tante est folle, blessée?

Que ses séparations n'ont pas été si faciles... Violences... Séquestrations... Cassures...

Qu'elle a souvent pensé être la cause de sa vie macabre...

Qu'elle a tendance à se déchirer la tête pour oublier ses démons intérieurs...

Qu'elle ne sait pas vraiment de quoi demain sera fait...

Et qu'elle est en colère...

De se débattre pour trouver l'Amour, et d'avoir été sans arrêts confrontés à cette guerre perpétuelle... De toujours devoir être celui qui doit niquer l'autre...

Les conflits, les conflits, les conflits...

C'est ça être adulte!

Qu'ils seront confrontés tout au long de leur vie à des personnes qui leur voudront du mal... Leur feront du mal...

Simplement parce que l'Être humain est mauvais... Qu'il est capable du pire... Parfois sans raisons...

Et les prévenir qu'ils en arriveront à ce stade un jour... Inquiets, blessés et révoltés...

Simplement parce que c'est comme cela...

Que eux aussi devront mentir, parce qu'avouons- le, les choses dites comme elles sont leur oterait toute inocence... Toute envie d'être nous... Des modèles qu'ils imitent, admirent et aiment... Modèle que je m'efforce d'être...

Avec l'espoir que notre monde change... Qu'il soit plus beau... Pour eux...

Pour leur éviter de devenir comme moi... Comme vous... Un Être humain comme les autres... Rongé par les vices... Poussé par ses satisfactions individuelles...

Et pourri par notre système...Jusqu'à notre perte...

Créeant des monstres faisant profit de l'innocence...

Outre les Bestioles urbaines que nous combattons dans notre vie journalière, il existe bien pire...

Violeurs, tueurs, pédophiles, fachos... Qu'on peut croiser... Qu'ils peuvent croiser... 

Idée têtanisante...

Que s'il s'avérait q'une malencontreuse rencontre se produise, je serais capable du pire...

 D'une cruauté et d'un sadisme glacial...

Moi...

 Leur tante aimante, douce et rigolote...

Alors qui est l'exemple? Faire preuve d'ignominie avec ou sans raisons ne fait- il pas de vous un monstre? La violence est de la violence... Vengeresse ou pas...

Mais, n'y a t'il pas des raisons d'être animé par cette haine? Aversion viscérale envers les pires connards... Qui déteignent sur vous... Jusqu'à vous rendre égaux  ou pire qu'eux...

L'innocence... Un souvenir lointain de moments de pur bonheur...Où, je me satisfaisais de vivre auprès de mes parents... Rêvant de ma future vie de princesse...

Le 20 Juillet 2011, Colmar... Bien loin de ma bulle d'Amour...

Bienvenue dans ma bulle d'enfance...